Salut à toi Jiu Jiteiro!
J'ai déjà raconté mon histoire d'ancien alcoolique dans cette vidéo.
Mais je tenais à revenir dessus pour donner plus de détails, afin que tu prennes conscience que peu importe la profondeur de ta chute, tu peux remonter la pente.
L'alcool, court mais intense...

Entre 15 et 20 ans, j'ai consommé progressivement des quantités astronomiques d'alcool.
Tout a commencé quand je siphonnais les fonds de verres de Champagne lors de mariages, baptêmes et communions.
Ensuite, la bière "exceptionnelle" avec les adultes lors des apéritifs quasi quotidiens en été.
Puis, quand je suis au lycée, la bouteille de Fischer de 65cl que Brice mon camarade de classe m'offre à chaque fois que nous finissons les cours un peu plus tôt.
Toujours la bière, pour célébrer la victoire quand je joue au foot. Le pire dans l'histoire, c'est que le siège du club de foot était un bar, et que ce sont les adultes qui nous payaient à boire...
Une autre époque ;)
Les soirées avec les copains du foot, où le niveau monte d'un cran...
Je m'enfile une bouteille de Tequila tous les samedis soir.
Je mélange avec un peu de whisky coca en arrivant en discothèque...
Le bon cocktail pour tout dégueuler le lendemain et faire enrager ma mère...
Plus ça va et plus je deviens résistant à l'alcool, mais mon cerveau vrille.
Mes sorties sont de vraies beuveries lors desquelles je cherche à me détruire le plus rapidement possible.
Tout ça, alors que je n'ai pas encore 18 ans...
En 2000, je m'engage dans l'armée.
Je suis le plus jeune de la promotion et j'ai un bon niveau physique par rapport à la moyenne.
Je crois avoir également le meilleur niveau de tolérance à l'alcool...
Il n'y a pas photo. J'ai déjà 3 ans de montée en puissance de ce côté là.
Je le vérifie lors du premier samedi où nous pouvons sortir et où tout le monde s'effondre autour de moi.
C'est dingue de trouver de la satisfaction à être le meilleur dans quelque chose qui me détruit.
L'effet pervers de mon engagement dans l'armée, est que je touche dorénavant un salaire...
Alors qu'avant je dépendais financièrement de mes parents, des copains qui m'invitaient ou de l'argent qu'on m'offrait pour un Noël ou anniversaire, maintenant je gagne vraiment ma vie.
L'argent n'est donc plus une barrière à ma consommation d'alcool.
Alors je bois tout ce que je trouve, en grande quantité et souvent en mélangeant tout.
Malibu, Cointreau, Gin, Vodka, whisky ...
On aurait pu m'appeler le Druide destructeur.
Lorsque je suis affecté en Allemagne, c'est comme si j'étais béni: L'alcool est détaxé!!!
La bouteille de 1 litre de vodka à 20 francs (l'équivalent de 3 euros) - pour ceux qui ont connu les francs ;)
La fin des haricots

L'Allemagne, ses verres d'un litre de bière, sa vodka-Redbull, ses boites Techno et ses maisons closes...
Je sombre... Littéralement.
Je sors tous les jeudis, vendredis et samedis soirs.
Rares sont les soirs où je me souviens de comment je suis rentré.
Ce sont souvent les tickets de carte bleue qui me racontent la soirée.
Oui, je fais "black out" sur "black out"... Je ne me rappelle de rien.
J'ai conduis dans ces états d'inconscience...
Je me réveillais le matin, dans un lit inconnu, avec une ou plusieurs demoiselles, également inconnues... (évidemment aucun souvenir!)
On me raconte également que j'ai été pris dans des bagarres (souvent des défaites).
J'ai 20 ans, un visage rougeot d'alcoolique et le blanc des yeux est devenu jaune, je suis interdit d'accès dans les discothèques à 20km à la ronde.
Je remplace le lait par de la vodka dans les céréales du petit déjeuner, je bois un litre de bière avant chaque repas de midi et la même chose après ma séance de musculation, avant de terminer la bouteille de Vodka.
Une épave, et le pire dans tout ça c'est que je crois que me sens bien.
Un dernier pour la route

Je dois partir en mission en Guyane.
Ce sera ma première et c'est une excellente occasion de se mettre la tête à l'envers pendant 15 jours non stop.
Un copain Sergent, Olivier (je te remercie pour l'éternité), me prend à part et me préviens que si j'agis de la sorte une fois sur le lieu de la mission, je me ferai soit tué, soit je serai renvoyé en France (et certainement viré de l'armée).
Vexé par cette "remontée de cale" je prends la décision d'arrêter de boire lorsque je mettrai le pied à terre.
J'ai bu ma dernière goutte et pris ma dernière cuite dans l'avion, le 21 mai 2002.
(Si tu veux, je te raconte cet épisode de ma vie dans cette vidéo, avec les conséquences physiologiques qui en découlent).
Le sevrage ne s'est pas fait sans difficulté, mais j'ai compensé en me mettant à fond dans la course à pied et la musculation.
J'ai remplacé une drogue destructrice par une autre drogue, celle-ci plus vertueuse et qui guide ma vie depuis 2002.
Dis-moi en commentaire si tu as eu des soucis avec l'alcool ou toute autre substance qui a eu un effet néfaste sur ta personnalité, et comment tu as fait pour t'en sortir.
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